Même en évasion

Ma douce perle, pas un moment ma douleur ne s'estompe, pas un moment où je ne souffre pas.

Un weekend au ski pour faire du bien à nous tous, nous passons un très bon moment, mais aux instants où je vois ton frère rire, faire de la luge, monter sur les ski et profiter avec étincelles dans les yeux je me dis que toi tu ne seras jamais à nos côtés pour vivre tout cela.

Il y a eu ce moment où j'enfile mes chaussures de ski, je monte sur mes ski et me voilà lancée sur les pistes, à ce moment là je me suis évadée, seule au monde dans cette neige si blanche et si pure. Première fois où je me lance sans appréhension car j'ai l'impression d'être une femme plus forte. Mon esprit s'est vidé pendant un instant de toute cette colère. C'est surtout ce répit là que j'ai obtenue. La colère envers toutes ces personnes ainsi que mes angoisses.

La journée finie, ton frère joue avec ton papa et ta mamie, moi je m'allonge dans cette neige si douce, légèrement fondue par le soleil que nous avons eu. Cette musique qui résonne dans la vallée, et qui me fais une fois de plus penser. Je regarde le ciel, je m'évade seule et pense à la vie que tu as peut être auprès de nos êtres chers disparus, puis ces larmes qui coulent sur ma joue et qui me glace le visage. Je me met soudainement à vouloir faire un ange dans cette neige si scintillante. Je bat des bras puis des jambes. Ta grand mère me rejoint et ton papa nous prend en photo. A ce moment là je ne sais pas si ils pensent comme moi, mais nous nous disons rien, nous faisons cela avec le sourire.

Puis ils s'éloignent et me retrouver seule à nouveau, je me met à écrire ton prénom puis celui de ton frère dans la neige.

Le soir avant de me coucher du balcon de la chambre j'arrive à voir parfaitement l'endroit où j'ai écris vos prénoms. J'ai l'espoir que tu puisses être là pour voir que je ne peux pas t'oublier, que je ne peux pas m'arrêter de penser et de pleurer.

Je sais ma fille que tu aimerai me voir heureuse sans souffrir et sans verser des larmes, mais je ne peux pas, je n'y arrive pas, tu me manques trop.

Je n'aurai jamais du être au ski, mais à la maternité ...